Titre original : "The Real Inspector Hound" - Adaptation de J.-F. Prévand et S. Sanders
Le Manoir de Muldoon. Dans l’Essex.
Brouillard et marais dehors. Un cadavre dedans.
L’Angleterre d’Agatha Christie relookée par les Monty Python et la Panthère rose.
Baronne hystérique, gouvernante vacharde, inspecteur aliéné ; le mystérieux séducteur est un charlot, l’amie, une tigresse, le cul-de-jatte, une terreur.
Ajoutez à cela deux critiques de théâtre plutôt allumés, accros au chocolat et qui, entre deux logorrhées sur la pièce, rêvent, l’un de la mort de son supérieur, l’autre du corps de la baronne.
Tom Stoppard comblera leurs vœux, mais le prix à payer par ses personnages sera aussi lourd qu’étonnant.
Amour, passion, bridge, mystère, délire garantis sur votre plateau de thé…
en attendant l’invraisemblable dénouement.
L’auteur
Tom Stoppard est né en Tchécoslovaquie. Comme Franz Kafka, Pavel Kohout, Vaclav Havel.
Et comme eux, il a du goût pour l’absurde et le nonsense. Une sorte de patrimoine culturel tchèque, dirait-on. Britannique aussi, of course.
Il deviendra du reste citoyen britannique, après bien des tribulations. La montée du nazisme et de la haine du juif avait en effet poussé sa famille à l’exil volontaire.
Il fut anobli par Sa Gracieuse Majesté en 1997.
Il y avait de quoi en effet.
Auteur dramatique, traducteur, adaptateur, scénariste de cinéma et cinéaste, d’une veine peu banale, c’est-à-dire brillante.
Il a écrit une vingtaine de pièces, farces philosophiques, œuvres politiques entre autres, où le goût pour les jeux de l’esprit est rarement absent. La plus célèbre de ses œuvres restant « Rosencrantz et Guildenstern sont morts », dans laquelle il revisite Shakespeare à sa manière (festival off d’Edimbourg, 1966). Il en tire lui-même un film en 1990 (Lion d’or à Venise).
Au cinéma, les plus connus de ses scénarios sont « Brazil » (1985) du réalisateur Terry Gilliam et « Shakespeare in love » (1998) de John Madden. Scénario oscarisé.
Tom Stoppard fait donc partie de ces auteurs pas sérieux qui ont l’insolence de casser Descartes, son « je pense » et son fameux « bon sens ».
Elise Broyard, Coralie Duys, Gérald Glibert, Nicolas Hachez, Julie Martin, Michel Pietquin, Catherine Salmon, Jean van Praag et Joël Wilmot
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